Traditions et superstitions de fin d’année au Brésil

Quand la fin d’année approche, il n’y a plus de scepticisme ou d’athéisme au Brésil. Tout le monde rentre dans le jeu et fait ses mandingas, c’est-à-dire, ses sorcelleries, pour le jour de l’an.

Au-delà des milliers de différences ethniques, de paysages ou de mœurs existants au Brésil, le pays est aussi très diversifié au niveau des religions. Même si sur les sondages environ 87% de la population se considère catholique ou protestante, ce qui caractérise vraiment la foi des brésiliens c’est le syncrétisme. Un brésilien peut être très catholique, avoir une statuette de la Vierge Marie à côté de son lit, prier le Notre Père tous les soirs, mais ça ne l’empêchera pas de faire ses dévotions à des divinités d’origine africaine comme Iemanjá, la déesse des mers, ou Oxum, la déesse des rivières. 

Sous de nombreuses formes et manifestations, la spiritualité fait partie de l’ADN du Brésil. Il s’agit d’un peuple très superstitieux, surtout en fin d’année, quand les souhaits et les vœux se multiplient. 

2020 fut une année très difficile dans le monde entier. Donc, pour finir cette année avec un petit peu plus d’espoir, CasaLingua partage avec vous un peu de la spiritualité brésilienne, avec quelques rituels à faire la nuit du 31 décembre. Même si au Brésil, le Nouvel An correspond au début de l’été, à l’ambiance plage, chaleur et vacances, ça n’empêche pas de reproduire quelques uns de ces rites en France ou en Europe. 

Les couleurs porte-bonheur

Si vous avez déjà vu des photos du Réveillon à la plage de Copacabana, vous vous êtes peut-être aperçu de quelque chose: dans la plage bondée, les millers de personnes sur le sable sont habillées en blanc. Cette tradition vient du Candomblé, une des plus importantes religions de matrice africaine au Brésil. Dans quelques pays d’Afrique, certaines tribus portaient du blanc le soir du nouvel an pour être purifiées spirituellement. Le blanc est aussi associé à la paix. Aujourd’hui, beaucoup de brésiliens ne réfléchissent même plus à la symbologie de cette pratique, c’est déjà une habitude. On le sait tous: il faut avoir des vêtements blancs dans son armoire à porter le 31 décembre.

Mais en réalité, sous les vêtements blancs, les brésiliens portent un arc-en-ciel de couleurs. La décision de quelle couleur de sous-vêtements porter va être prise selon ce que l’on veut attirer. Voici quelques exemples pour vous aider à choisir celle qui vous convient: 

Vert: la fraîcheur, la jeunesse comme état d’esprit
Bleu: la sérénité, la tranquillité, la paix d’esprit
Violet: la spiritualité, l’intuition
Jaune: la joie, l’optimisme
Rouge: la passion, le désir
Rose: l’amour, la beauté
Gris: le succès, la stabilité
Noir: le mystère, la fantaisie

Dans la mer

De la même façon que les parisiens ont l’habitude d’aller à la plage en été, beaucoup de brésiliens se dirigent vers les côtes en fin d’année. C’est dans la mer qu’ont lieu deux des plus grandes superstitions de fin d’années: sauter sept vagues et lancer des fleurs à Iemanjá. À minuit pile, on rentre dans la mer. On attend jusqu’à ce qu’une vague approche et hop! On saute par-dessus l’écume. Une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept fois. Chaque vague équivaut à un voeux. Et pourquoi sept? Le sept est un chiffre symbolique pour plusieurs religions, donc dans un pays syncrétiste, il fait encore plus d’effet. Quand on a fini de sauter et faire nos vœux, c’est l’heure de faire nos offrandes à Iemanjá, la déesse de la mer, des eaux salées. Iemanjá adore les fleurs, donc on en lance plusieurs à la mer en son hommage, pour avoir sa protection tout au long de l’année. C’est pour ça que le 1er janvier, au matin, les plages sont vides d’êtres humains – rentrés chez eux pour dormir après avoir fait la fête toute la nuit -, mais remplies de fleurs!

Ces deux rituels sont plus difficiles à reproduire en Europe, vu que c’est presque impossible de rentrer dans la mer en hiver. Mais pourquoi ne pas les avoir en tête pour un prochain nouvel-an au Brésil? Profitez du temps qui vous reste jusqu’à ce voyage pour bien apprendre le portugais avec CasaLingua. On vous assure: aller au Brésil en parlant le potuguais est une expérience beaucoup plus enrichissante. 

On peut fermer les yeux et s’imaginer déjà: une tenue blanche, les pieds dans l’eau, les yeux vers le ciel et des fleurs multicolores dans les mains.

Ce qu’il faut et ce qu’il ne faut pas manger

Une des croyances de fin d’année au Brésil dit que pour avancer dans le nouveau cycle, il ne faut pas manger ce qui recule. Donc, pas de crabe ou de poulet. Il faut plutôt choisir des aliments porte-bonheur comme les lentilles, les noix, la grenade ou le champagne. Comme vous vous en êtes peut-être déjà aperçu, cette tradition a probablement des origines européennes, car aucune de ces nourritures pousse spontanément sur le sol brésilien.  

Feuilles de Laurier dans le portefeuille 

Celui-ci est très simple. Vous avez juste besoin d’une feuille de laurier séchée, d’un stylo et de votre portefeuille. Prenez la feuille de laurier, écrivez dessus votre nom et prénom, ainsi que l’année qui s’approche (ex: 2021). Pendant que vous exécutez cette action, faites vos vœux de prospérité financière. Le laurier est associé à l’aisance. Gardez cette feuille dans votre portefeuille pendant toute l’année, et le prochain 31 décembre, remettez-la dans la nature. 

Pierres et cristaux pour attirer l’amour 

Celle-ci n’est pas si populaire ou connue, mais pour certains c’est à coup sûr une méthode pour attirer un/une chéri/e. Voici ce qu’il faut faire: le soir du 31 décembre, prenez trois pierres de quartz rose et éparpillez-les dans des lieux stratégiques. Mettez l’une d’entre elles au pied d’un arbre que vous aimez. Placez la deuxième à côté d’une belle fleur, si possible, d’une rose. Enfin, la dernière restera dans votre tiroir de sous-vêtements. 

N’oubliez pas de porter un sous-vêtement, soit rose pour l’amour ou rouge pour la passion. Et à minuit pile, embrassez sur la joue – ou sur la bouche! – quelqu’un du sexe qui vous attire le plus.

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